Vous avez envie d’une sortie à vélo qui sorte de l’ordinaire, repousse vos limites, vous bouscule dans votre routine et vous coupe le souffle (au propre comme au figuré) ? On vous suggère d’aller jeter quelques coups de pédales dans la Vallée de la Mort. Expérience phénoménale garantie. Située à l’est de la Californie, le long de la frontière avec Nevada à l’ouest de Las Vegas, la Death Valley fait partie de la réserve de biosphère des déserts de Mojave et du Colorado.
Pour présenter un peu le contexte et pour parodier l’office de tourisme de Furnace Creek, la Vallée de la mort est le « lieu de tous les superlatifs » : il s’agit d’un des endroits les plus chauds, les plus secs et des plus bas sur terre. En juillet et août les températures peuvent atteindre jusqu’à 50°C (avec un record enregistré à 57°C) et le sol peut monter jusqu’à 93°C (!) ; l’eau est presque totalement absente ou chargée de sodium ce qui la rend impropre au développement de toute vie ; enfin, la vallée est située bien en-deçà du niveau de la mer, le point le plus bas étant cartographié à -86 mètres.
Cette région des extrêmes regorge d’espaces naturels incomparables : de basses et plates vallées recouvertes d’une croute de salines stériles, des montagnes escarpées s’élevant jusqu’à 3366m d’altitude, des canyons colorés profonds et sinueux, des dunes de sable dorées et ondulées et des oasis alimentées par des sources, si précieuses dans ce désert aride.
Il n’est bien sûr pas question de s’y aventurer en vélo pendant les mois les plus chauds, cela relèverait de l’inconscience. Dès le mois de mai, les températures sont déjà bien trop chaudes. Notre parcours nous y a conduit en janvier. L’hiver présente des journées douces et des nuits froides (attention à prévoir un bon duvet). Quelques rares jours de pluie peuvent survenir en cette saison mais les précipitations annuelles restent inférieur à 300mm. La neige recouvrant les sommets des montagnes encerclant la vallée et la délicate lumière hivernale en fait une saison particulièrement adéquate pour explorer le désert sur deux roues.
Parce que les conditions sur place sont extrêmes, il est nécessaire de planifier son tour en avance et de ne pas se lancer sans avoir une idée de son itinéraire. En effet, il convient notamment de se renseigner sur les points d’eau. En roulant en direction du sud après Furnace Creek, celle-ci se fait rare ou est inexistante et un réservoir d’au moins 5L est alors nécessaire pour continuer en toute sécurité, surtout si comme nous, vous n’êtes pas du genre à pédaler 100km dans une journée.
Traverser le désert après la Death Valley implique également que les villes se font rares ou sont éloignées les unes des autres. Beaucoup d’anciennes cités minières sont devenues des villes fantômes. Pour cette raison, il est également préférable de penser à emporter assez de nourriture. Nous avons ainsi fait le plein chez REI avant le départ de 5 repas déshydratés, étonnement bons, de chez Backpacker’s Pantry, puis avons refait des réserves à Baker, qui dispose d’une toute petite échoppe, de quoi se ravitailler avec le minimum mais à prix élevé.
Concernant les conditions de circulation, il faut également savoir que les routes sont belles mais sans accotement et très fréquentées par les touristes qui sont parfois distraits ou peu respectueux des cyclistes. La prudence est donc de rigueur et nous recommandons d’insister sur la visibilité et de vous munir d’un petit rétroviseur (perso on ne peut plus faire sans !)
Ou dormir ? En tant que cyclistes, nous bénéficions des mêmes droits que les randonneurs et de ce fait, pouvons planter la tente n’importe où dans la Death Valley ou le désert de Mojave, sauf indications contraires sur certains sites et à condition de respecter certaines règles comme l’interdiction de s’installer à moins de 100m d’un point d’eau et 1 mile (1.6 km) des espaces publics. Le camping sauvage est selon nous la plus belle façon d’apprécier pleinement une nuit dans le désert. Imaginez un peu pouvoir observer à l’oeil nu la voie lactée dans la clarté d’un ciel offrant le spectacle de millions d’étoiles plus brillantes les unes que les autres… et ce silence, épais, absolu, seulement brisé par le hurlement des coyotes. Un pur bonheur !!
Il existe également différents spots de campings le long de la Death Valley, à raison de 14$ la nuit. Certains sont même gratuits comme The Emigrants (entre Panamint Springs et Stovepipe Wells).
Alors, prépare ton vélo, et profite !!